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Journées nationales de mémoire de l'esclavage et de ses abolitions

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Valorisation d'un document relatif à l'esclavage dans le cadre de #PatrimoinesDechaines 2023

Le 12 février 1762 la Martinique, colonie française, tombe aux mains des Anglais. Elle est rendue à la France un an plus tard, suite au traité de Paris, signé le 10 février 1763 entre les royaumes de France et d’Espagne d’un côté, et la Grande-Bretagne et le Portugal de l’autre.


C’est dans ce contexte qu’un auteur inconnu écrit le « Mémoire concernant le commerce de la Martinique » en 1763. Ce document fait partie d’un dossier relatif au port et à la chambre de commerce de Marseille, conservé aux Archives départementales du Var dans le « fonds Martin de Roquebrune », sous la cote 12 J 33.


La campagne numérique « Patrimoines Déchaînés » met en valeur les richesses patrimoniales françaises en lien avec l’histoire de l’esclavage et de ses héritages.

À cette occasion, nous vous proposons de découvrir ce document qui, malgré son aspect de note relative au commerce et à l’avenir du commerce en Martinique, évoque l’esclavage.

 

Extraits :


« La Martinique... étoit autrefois l’entrepôt de toutes celles des autres isles qui êtoient sous la domination francoise... »


« mais aujourdhuy que par le dit traité de paix la Grenade, St Vincent et la Dominique isles bien peuplées et très fertiles en sucre, caffé, cacao et cotton luy sont soustraites, elle perd un bon tiers de sa valeur ; conséquemment si le commerce de France n’a point fait ce calcul et compte trouver à la Martinique les mêmes ressources, il sera certainement la dupe de son erreur. »


« des nouveaux arrangements que l’on assure que la France va prendre pour le pays, dont un bien essentiel est que les habitations et negres de jardin seront exploitables. » [les « nègres de jardin » étaient les esclaves agricoles]


« Une bonne spéculation aujourdhuy seroit d’envoyer un ou deux bâtiments à la côte de Guinée avec des cargaisons assorties pour ce pays là pour en amener à la Martinique le plus de negres qu’ils pourroient. Ce pays en est dépourvu et quelque quantité qu’il en vienne, ils se vendront bien pendant 2 ou 3 ans. En ce cas il faut au moins 2 officiers principaux de ce bâtiment qui ayent l’expérience et la connoissance de ces gens là. Il faut aussy que les provisions et surtout l’eau ne manquent point ; que la discipline soit correctement observées et qu’on empêche l’equipage d’insulter aux negresses, ce qui occasionne souvent des révoltes à bord. Il faut encore qu’on s’attache à avoir peu de vieillesse, mais de l’âge de 16 à 26 ans, quelque jeunesse de 7 à 16 ans et moins de femelles que de mâles. De telles cargaisons arrivent icy bien saines donneroient un grand profit. »


« Que si l’on n’incline pas pour ce commerce qui semble dévolu aux Nantois... »

« Note des articles propres pour la Martinique... [suit une liste d’aliments, de vêtements pour les habitants, dont :]
chapeaux à negres et point de qualité au dessus
chapeaux perses à negres et point de qualité au dessus
grosses toiles pour habiller les negres »


Retrouvez d’autres documents mis en valeur en suivant les hashtags sur les réseaux sociaux ou sur https://memoire-esclavage.org/la-societe-coloniale
#10mai #PatrimoinesDechaines #archives #Cestnotrehistoire #esclavage

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